Chez Madmagz Com’in, nous sommes de plus en plus sollicités sur des sujets relatifs à la culture digitale : comment embarquer ses collaborateurs dans une nouvelle culture ? Je relisais justement l’article Richard Jacobs, dirigeant de Yes Consultancy, sur Simply Communicate, pour qui la transformation digitale est un sujet avant tout comportemental. Et pour lui, il faut s’appuyer sur les comportements existants des salariés plutôt que d’essayer de les changer.
Injecter une nouvelle habitude demande de répéter, répéter, et encore répéter
D’abord, Richard Jacobs rappelle que la transformation digitale s’appuie sur 3 piliers :
- la stratégie
- les outils
- les comportements
« Donnez un stylo Mont Blanc à quelqu’un, vous n’en ferez pas pour autant un écrivain« …aucun de ces 3 piliers ne peut se passer des autres. Or, la transformation digitale est souvent abordée par la stratégie et les outils. Nous évitons de penser aux changements comportementaux qu’elle implique, car ils sont beaucoup plus déroutant. « On ne mincit pas en allant à la gym une fois par mois » : cela vous paraît évident, et pourtant, encore beaucoup d’organisations communiquent en interne de manière ponctuelle et irrégulière. Or, comment demander aux équipes de retenir des informations qu’ils n’ont reçues qu’une fois ? Et comment créer de nouvelles habitudes de consommation de l’information dans ces conditions ? C’est tout bonnement impossible, d’autant plus que l’explosion de notre usage du digital à titre personnel nous a habitués à l’instantanéité, aux fils d’information continue… Car c’est bien au travers de la répétition et de la communication « à chaud » que nous retenons l’information. Bien sûr, votre journal interne trimestriel est un outil pertinent…mais est-il suffisant à lui seul ? La réponse est clairement non. Et Richard Jacobs l’explique très bien : si tel était le cas, les marques n’auraient plus besoin de marteler leurs publicités, et vous n’auriez plus à vous fatiguer à répéter 100 fois (que dis-je, 500 000 fois) à vos enfants l’heure à laquelle ils doivent aller se coucher. Mettre en place une nouvelle habitude implique donc de suggérer en permanence un état d’esprit, de générer constamment des comportements nouveaux.
Usage du mobile, des réseaux sociaux, besoin de divertissement : exploitez les habitudes personnelles de vos collaborateurs pour être plus efficaces !
Bon, ceci dit, que fait-on ? Il s’avère que la manière la plus évidente de toucher des personnes de manière intime et constante est : leurs téléphones. La théorie de Richard Jacobs est donc très appuyée sur les réseaux sociaux que nous consultons au quotidien sur nos smartphones. En effet, lorsque vos collaborateurs font une pause, qu’ils vont fumer une cigarette ou qu’ils sortent pour déjeuner, ils ne se rendent pas spontanément sur l’intranet pour connaître les dernières actualités de l’entreprise ou la dernière intervention de votre PDG. Non, au contraire, ils se rendent sur Facebook ou Instagram, les yeux rivés sur leur téléphone à faire défiler des publications qui accaparent leur attention… Brillant constat, mais à mes yeux, le champ pourrait même être élargi : les SMS ou les push notifications d’applications mobiles sont également des manières efficaces de s’adresser à vos collaborateurs avec la plus grande proximité possible. Car combien de fois vérifie-t-on nos textos chaque jour ? Mais pour en revenir aux médias sociaux personnels de vos collaborateurs, vous devez avoir conscience qu’ils concurrencent largement vos médias d’entreprise. Donc plutôt que de s’épuiser à essayer d’entrer en concurrence avec eux, pourquoi ne pas les exploiter ? Vous obtiendrez ainsi une attention naturelle de vos collaborateurs.
Et si ne vous utilisez pas directement les médias sociaux, empruntez leurs codes :
- le partage,
- les commentaires
- le like
- le jeu
- les GIFs
- le LOL et les vidéos inattendues, etc.
L’objectif est de concevoir la communication interne comme un divertissement. Observez comment vos collaborateurs se divertissent, vous aurez la clé de l’approche à adopter ! Racontez une histoire, amusez vos collaborateurs, imitez les médias sociaux… Pour moi, c’est la manière la plus intelligente et maline de suivre la théorie de Robert Jacobs selon laquelle il vaut mieux exploiter les comportements existants plutôt que d’essayer de construire une culture à partir de rien.