Concept de plus en plus reconnu dans les entreprises, le syndrome de l’imposteur peut toucher tous les salariés, y compris les communicants internes. Éclairage.
Les communicants internes ont un rôle à part dans l’entreprise : ils ne participent pas directement à la création de valeur, ni à son fonctionnement. Pourtant, et la crise sanitaire l’a mis en avant, leur mission est d’envergure. Ce sont eux qui informent les salariés de ce qu’il se passe et, ce faisant, qui entretiennent leur motivation et leur engagement.
Cette position particulière n’est pas toujours facile à tenir. D’autant plus lorsque le communicant interne fait face à un autre défi : le syndrome de l’imposteur.
Le syndrome de l’imposteur, définition
Le syndrome de l’imposteur est un mécanisme psychologique, théorisé depuis la fin des années 70. Cette notion désigne l’impression de ne pas être à la hauteur, de ne pas avoir les compétences nécessaires pour accomplir les missions confiées.
Tout le monde peut en faire l’expérience dans sa carrière, et traverser des périodes de doute concernant ses capacités. Cependant, chez certaines personnes, il s’agit d’un ressenti presque permanent, qui peut impacter la carrière et même le bien-être.
Manifestations du syndrome de l’imposteur
Ce mécanisme n’est pas une pathologie, mais bien un blocage psychologique. Une personne aux prises avec le syndrome de l’imposteur va attribuer sa réussite non pas à son mérite ou à ses capacités, mais au hasard.
Elle vit donc dans la crainte d’être « démasquée » par son entourage, que son manager ou ses collègues se rendent compte qu’elle est incompétente pour son poste. Elle met alors en place des mécanismes pour éviter cela, tels que :
- travailler de manière acharnée, pour compenser son incompétence (ressentie)
- procrastiner pour ne pas avoir à prendre de décisions
- éviter d’avoir à rendre des comptes, en prenant des congés, en se mettant en arrêt maladie, voire en démissionnant
- ou saboter sa carrière, en se mettant en situation d’échec pour ne plus culpabiliser
Le syndrome de l’imposteur peut donc entraîner un véritable mal-être, et avoir de forts retentissements sur la carrière des individus. Il peut aussi entraîner de l’épuisement professionnel pour les personnes qui cherchent à compenser leur « incompétence » par le travail.
Syndrome de l’imposteur et communication interne
Le syndrome de l’imposteur peut toucher tous les types d’employés… Y compris les communicants internes. Il y a plusieurs raisons à cela. Pour le site Bananatag, c’est notamment dû au fait que les communicants sont souvent confrontés à de nouvelles situations, dans lesquelles ils sont perçus comme les « experts des mots » ou les personnes capables de trouver une solution.
Et, depuis le printemps 2020, ils ressentent une pression supplémentaire. Avec le télétravail massif, c’est à eux de maintenir les liens avec les salariés à distance. Il leur faut trouver, et déployer, de nouvelles manières de faire vivre l’entreprise.
Le rôle particulier du communicant interne
La position même des communicants internes peut favoriser l’émergence du syndrome de l’imposteur. Ils doivent, par exemple, diffuser des messages pour entretenir la confiance et l’engagement des salariés, et ce, quoi qu’ils puissent eux-mêmes ressentir.
Leurs missions impliquent aussi une part de créativité, liée à la création des contenus. Savoir que son texte, sa vidéo, sa photo, son podcast va être diffusé à grande échelle peut entraîner un sentiment d’illégitimité, surtout si l’on manque de confiance en soi.
On demande aussi parfois aux communicants de parler au nom de l’entreprise, lors d’événements internes par exemple. Le syndrome de l’imposteur peut alors frapper, car le communicant ne sera pas forcément à l’aise à l’idée d’incarner, de défendre les décisions et projets d’autres équipes que la sienne.
Surmonter le syndrome de l’imposteur en communication interne
Plusieurs solutions existent cependant pour surmonter son impression de ne pas être à la hauteur de la tâche demandée.
La première étape consiste à prendre conscience du problème. Car les personnes concernées se pensent véritablement incompétentes, elles ne réalisent pas qu’il s’agit d’un mécanisme psychologique. Le fait de se poser souvent des questions telles que « est-ce que je mérite vraiment d’être ici ? » ou « est-ce que d’autres personnes ne seraient pas plus légitimes pour cette tâche ? » est un premier indicateur. Il en va de même pour la difficulté à accepter les compliments.
Admettre que l’on possède les compétences nécessaires permet ensuite de mettre en place des méthodes pour surmonter cet obstacle intérieur.
Quelques pistes pour aller de l’avant
Nous vous proposons ici quelques conseils et méthodes pour parvenir à surmonter son syndrome de l’imposteur :
- prendre conscience de l’étendue de ses connaissances et de son savoir-faire. À la fois techniques (la communication interne est un métier), mais aussi théoriques et pratiques sur le fonctionnement, la culture et la stratégie de l’entreprise
- discuter avec ses pairs, ses collègues ou son mentor, pour exprimer ce que l’on ressent et recueillir leurs conseils. Cette démarche permet aussi de réaliser que l’on n’est pas seul dans cette situation, mais qu’elle est au contraire assez répandue
- apprendre à accepter les compliments. Noter aussi ses réussites, pour en avoir des preuves tangibles lors des moments de doute
- passer par la méditation pour parvenir à prendre du recul sur soi-même, et à mettre ses doutes de côté lors des moments importants
L’entreprise peut aussi mettre en place des outils pour aider ses employés dans cette situation, par exemple :
- en formant les managers et les RH à repérer le syndrome de l’imposteur (y compris sur eux-mêmes)
- en offrant des formations permettant d’aborder sereinement certains aspects de la vie professionnelle, comme l’accession à un poste de manager, ou simplement la prise de parole en public
Car ce n’est qu’une fois le syndrome de l’imposteur surmonté que le salarié, et en particulier le communicant interne, pourra véritablement s’épanouir dans son travail.