Au cours du petit déjeuner Com’interne & Numérique de juin dernier sur le thème « Accompagner la transition digitale« , Bernard Gaudin, responsable communication du programme « Digital for All » de la Société Générale, est venu présenter un retour d’expérience. Aujourd’hui, il revient sur la genèse du programme et le rôle de la communication dans la transformation digitale dans une interview accordée à Madmagz Com’In. Témoignage.
Comment est né le programme “Digital For All” au sein de Société Générale ?
En 2013, la réflexion autour du numérique s’est accélérée au sein du groupe Société Générale et nous avons décidé que cette réflexion devrait être participative. Nous avons donc lancé un débat collaboratif autour de 3 thèmes clés :
- le client : « Comment le digital va impacter notre relation au client ? »
- les équipes : « Comment le digital va impacter notre manière de fonctionner au quotidien ? »
- Et les infrastructures informatiques, pour entamer une transition numérique.
Quel a été le bilan de cette opération? (1:03)
Le résultat de ce débat est allé bien au-delà de nos espérances : plus de 1 000 idées, 36 000 contributions (votes, posts, commentaires…). Cela a instauré une vraie conscience du numérique au sein du groupe.
En 2014, nous avons fêté les 150 ans de Société Générale. A cette occasion, s’est posée la question d’un « cadeau » pour marquer cette étape importante de notre Groupe. L’engouement des collaborateurs pour le débat collaboratif sur le numérique ainsi que leurs attentes en matière de mobilité ont amené naturellement à opter pour une tablette. Le programme “Digital For All” s’est alors mis en place autour de 3 choix technologiques structurants :
- la distribution de 60 000 tablettes dans le groupe,
- la mise à disposition d’outils collaboratifs,
- et la mise à jour des infrastructures informatiques.
Quel a été le rôle de la Communication dans ce programme ? (2:04)
Le premier rôle de la Communication, c’est de convaincre et d’informer : convaincre de l’utilité de la transition numérique, et donner toutes les informations qui vont rassurer les utilisateurs sur cette transition numérique.
Il faut aussi que la Communication accompagne le déploiement de ces outils, informe, donne tous les éléments qui vont permettre à l’utilisateur de rentrer dans cette transition numérique au quotidien.
Il faut également favoriser l’acculturation au digital, pour que chaque collaborateur comprenne cette transformation numérique.
Enfin, le quatrième rôle de la Communication est de garantir l’horizontalité d’un tel projet, pour que tout le monde puisse se sentir concerné par ce projet et échanger les uns avec les autres.
Quelles sont les 3 actions-phares que vous avez menées ? (3:54)
Une des premières démarches a été de s’appuyer sur les “early adopters”. Nous les avons recrutés à la suite du débat collaboratif, où nous avons pu voir émerger bon nombre de gens passionnés ou curieux du digital.
Le deuxième outil que nous avons fréquemment utilisé sont les « Cafés 2.0 ». En effet, si beaucoup de choses autour du numérique se font de manière numérique, il était essentiel qu’à un moment donné, les gens se rencontrent.
Les “Cafés 2.0” se déroulent à l’heure du déjeuner, et les gens viennent pour comprendre un usage, un outil ou encore l’utilisation de leur tablette. Nous en avons organisé environ 35 en 2015.
Le “Live Digital” est un autre exemple d’événements que nous avons a organisés. L’idée, c’était de collecter un maximum d’initiatives et de les mettre en avant. Il y a eu 3 temps forts dans cette journée :
- Une plénière du matin, où les gens sont venus montrer leurs initiatives digitales. Nous avons également eu une intervention de Soon Soon Soon pour nous parler de ce qui allait arriver, nous donner une vision du futur. On a aussi fait intervenir des responsables de projets ou de produits digitaux en interne pour nous montrer quelles seraient les prochaines étapes.
- Un “Lunch 2.0”, avec 28 stands et beaucoup de présentations de solutions, de bonnes pratiques.
- Des ateliers pendant l’après-midi, autour de l’acculturation, pour que les gens comprennent les réseaux sociaux, les outils collaboratifs etc.
Comment garantir le succès d’un programme de cette ampleur ? (7:04)
La transition numérique, c’est un projet d’entreprise. Il faut donc s’assurer que :
- la Direction lance l’impulsion du projet,
- les différents départements fonctionnent ensemble (Communication, IT, Ressources Humaines…),
- les collaborateurs ont la parole,
- les usages sont partagés de manière horizontale.
Y a-t-il un après “Digital For All” ? Si oui, lequel ? (8:22)
Aujourd’hui, “Digital For All” couvre l’ensemble de l’offre digitale au quotidien : tout ce qui tourne autour des postes de travail, des outils collaboratifs, et de leurs usages… Et le rôle de “Digital For All” va être de mettre en place ces nouveaux usages et d’accompagner leur appropriation.
Quelles sont les initiatives des autres organisations qui vous inspirent ? (8:50)
En 2011, Thierry Breton lance le programme “Zéro mail” au sein d’Atos. J’ai eu la chance de rencontrer la responsable de la Communication interne, Sarah-Pearl Bokobza, et de comprendre à quel point la démarche “Zéro mail” a impliqué un changement dans l’entreprise avec un fonctionnement par communautés, qui est très inspirant.
Un projet, une entité, un métier forment une communauté, ces communautés s’entrecroisent, et à partir du moment où la Communication est bien construite et que le message intéresse le collaborateur, la communication se propage, et ça change complètement la manière de voir les choses.