Lors du confinement, de nombreuses entreprises ont dû opter en quelques jours seulement pour le travail à distance. Plusieurs mois après, cette généralisation du télétravail a-t-elle perduré ?
Les modalités du confinement, au mois de mars, ont obligé les entreprises à basculer massivement vers le télétravail. Cette transition a été plus ou moins fluide, comme nous l’expliquaient plusieurs responsables de communication.
Mais cette généralisation du télétravail, bien que forcée, ne semble pas avoir affecté la performance des employés. Un sondage, réalisé en juin, avait ainsi montré qu’une majorité de salariés était satisfaite du télétravail et souhaitait le poursuivre (au moins quelques jours par semaine).
La généralisation du télétravail, pourquoi faire ?
Car cette nouvelle organisation du travail comporte de nombreux avantages, surtout dans le contexte épidémique actuel.
L’objectif est d’abord de continuer à limiter les contacts et les interactions physiques entre les personnes. Dans les locaux de l’entreprise, mais aussi dans les transports en commun. La pratique se révèle également être une source d’économie pour les sociétés. En optant pour la généralisation du télétravail elles peuvent optimiser, voire réduire, les frais de fonctionnement de leurs bureaux.
Une question de culture
Mais le télétravail massif implique aussi de revoir en profondeur les modes de management. Les salariés doivent avoir plus d’autonomie, et les managers sont amenés à repenser la façon de gérer leurs équipes. Et toutes les entreprises ne semblent pas prêtes pour cette révolution culturelle.
Aujourd’hui, employés et entreprises font donc face à une situation complexe. Plusieurs facteurs s’opposent, notamment :
- la volonté de revenir aux modes de travail habituels
- le souhait d’une large partie des salariés de poursuivre le télétravail
- la constatation que la performance n’a pas été réellement impactée par le télétravail lors du confinement
- et la nécessité de continuer à veiller sur la santé des employés, alors qu’un regain de l’épidémie semble émerger
Alors, à la veille de la rentrée de septembre, y a-t-il réellement une généralisation du télétravail ?
Généralisation du télétravail à la rentrée 2020 : état des lieux
Un sondage, réalisé au début du mois d’août par YouGov et publié par Les Échos, semble indiquer une forte baisse du télétravail en France.
Au moment du confinement, on comptait 27 % de télétravailleurs parmi les personnes « en emploi », c’est-à-dire :
- ni au chômage
- ni en études
- pas à la retraite
- et ayant continué à travailler pendant le confinement
Ce chiffre est passé à 15 % lors du déconfinement.
C’est donc près de la moitié des télétravailleurs qui a repris, à temps plein, le travail en présentiel. La généralisation du télétravail, qui semblait pourtant devoir perdurer, n’a donc pas eu lieu. Et le fait d’opter pour le télétravail massif, comme l’a fait PSA, reste relativement marginal.
Le sondage montre également que les salariés dits « à risque » par rapport à la Covid-19 n’ont pas télétravaillé plus que les autres pendant le confinement. Cependant, ils semblent pouvoir plus facilement rester en télétravail aujourd’hui.
Télétravail et logistique
Mettre en place le travail à distance dans la durée pose aussi des questions pratiques. Les entreprises devront-elles prendre en charge une partie des factures internet du domicile de leurs employés concernés ? Voire une partie de leur assurance habitation ? Pourront-elles garantir des conditions de travail de qualité, et équitables, entre leurs employés ? Elles devront sans doute également les doter d’équipements informatiques et de téléphonie mobiles.
Autant de points qui restent en suspens… Et qui nécessiteront d’être débattus entre les employeurs et les instances de représentants du personnel.
Une généralisation du télétravail à venir ?
Pourtant, ces aspects culturels et logistiques font face à des impératifs : continuer à protéger la santé des salariés et à limiter la propagation du virus.
Dans cette optique, les directives du Ministère du Travail n’ont pas changé. Le travail à distance doit être mis en place « autant que faire se peut ». Et à la rentrée de septembre, c’est le port du masque qui va devenir obligatoire dans les locaux des sociétés. Cette nouvelle mesure va-t-elle nourrir les réflexions des employeurs sur la généralisation du télétravail ? Cet été, les entreprises ont représenté près d’un quart des clusters en France. Elles se doivent alors de jouer leur rôle pour participer à la lutte contre l’épidémie.
Tout va dépendre également du contexte sanitaire. Employés et managers font face à une situation inédite, et les mois à venir verront, peut-être, de nouveaux modes de travail s’installer durablement.