Le burnout est un syndrome d’épuisement professionnel. Nous faisons le point sur les façons de le prévenir et d’accompagner les personnes dans cette situation.
Dans son Guide d’aide à la prévention, la Direction générale du travail décrit le burnout comme : « un état d’épuisement professionnel (à la fois émotionnel, physique et psychique) ressenti face à des situations de travail ‘‘émotionnellement’’ exigeantes ». Il s’agit donc d’un « processus de dégradation du rapport de l’individu à son travail, à l’issue duquel il s’écroule, complètement vidé de ses ressources ».
Reconnaître un salarié en situation de burnout
Le burnout comporte généralement trois aspects principaux : la fatigue, le cynisme et la dévalorisation. Ce sont autant de signes qui permettent de le repérer.
Les manifestations du burnout
Un employé en situation d’épuisement professionnel est d’abord extrêmement fatigué. Il doit faire face de manière continue à des conditions de travail très exigeantes, et manque de ressources pour mener à bien ses missions. Un certain cynisme apparaît alors. L’employé se détache des personnes avec qui ou pour qui il travaille. Il a également l’impression de ne pas être à la hauteur des tâches à accomplir.
Le burnout engendre 5 symptômes principaux. Il s’agit de manifestations d’ordre :
- émotionnel : épuisement, sensation de perte de contrôle, irritabilité, hypersensibilité ou au contraire absence d’émotions ;
- physique : troubles du sommeil, brusques variations de poids, fatigue chronique ;
- cognitif : diminution de la concentration, difficultés pour réaliser plusieurs tâches à la fois ou prendre des décisions, apparition d’erreurs et d’oublis ;
- comportemental : repli sur soi, diminution de l’empathie, ressentiment ou hostilité envers les personnes côtoyées dans le travail, parfois apparition de comportements addictifs ;
- motivationnel : dévaluation de soi, doutes sur ses compétences, désengagement progressif du travail, baisse du moral et de la motivation.
Les causes du burnout
Il n’existe pas réellement de profil type des individus souffrant d’épuisement professionnel. Mais ce sont généralement des personnes très impliquées dans leurs missions.
Un employé peut se retrouver en burnout lorsqu’il est exposé de manière continue à des facteurs de risques psychosociaux (dont nous avions parlé dans cet article). Il s’agit généralement d’une surcharge de travail, ou d’un travail trop intense. Le salarié se retrouve submergé par les tâches à accomplir et n’a pas la possibilité de les réaliser correctement. La perception qu’a chaque personne d’un travail de qualité a donc son importance.
Accompagner les employés en burnout
La première étape pour aider les salariés en burnout est de sensibiliser les managers, les instances représentatives du personnel et l’ensemble des collaborateurs. Tous doivent savoir ce qu’est le burnout et comment identifier les premiers symptômes chez leurs collègues. Car une personne en situation de burnout n’en a pas forcément conscience, ou ne sait peut-être plus vers qui se tourner. Il est donc essentiel que ses collègues puissent l’aider à identifier ce dont elle souffre. Ils peuvent alors l’accompagner dans ses démarches.
Soigner le syndrome d’épuisement professionnel…
Pour aider un salarié en burnout, la bonne volonté du management ne suffit pas. Un accompagnement médical s’impose. Le médecin traitant et le médecin du travail doivent déterminer la prise en charge adaptée. Ensuite, tout va dépendre de l’état de l’individu et de la sévérité de ses symptômes.
S’il n’existe pas de traitement type, on retrouve souvent trois phases dans la prise en charge :
- le repos : un arrêt maladie est le plus souvent nécessaire pour pouvoir récupérer, et s’éloigner de l’environnement professionnel ;
- la reconstruction identitaire : les médecins peuvent préconiser un accompagnement par un psychiatre ou un psychothérapeute ;
- le retour au travail : celui-ci doit être progressif, et voulu par l’employé. Le médecin du travail doit être consulté, et un temps partiel thérapeutique est souvent recommandé.
Les instances représentatives du personnel, ainsi que le CHSCT, doivent également être informés de la situation. Car un cas de burnout peut aussi être le signe d’un dysfonctionnement dans l’entreprise. Les conditions de travail et la situation de l’équipe doivent donc être analysées. Il ne s’agit pas uniquement de soigner le salarié en burnout. Il faut aussi remédier aux causes de cet état.
Un environnement professionnel sain est également un préalable au retour au travail de l’employé.
… et le prévenir
Avec l’aide des équipes de médecine du travail, l’entreprise doit se doter d’un plan d’action pour identifier et prévenir les facteurs de risques psychosociaux en interne. Il s’agit notamment de :
- veiller à la charge de travail de chaque employé ;
- privilégier les relations humaines de qualité ;
- laisser à chacun une marge de manœuvre pour faire évoluer ses missions et son environnement ;
- reconnaître le travail à sa juste valeur ;
- établir des critères communs de la qualité au travail.
La prévention se fait donc à la fois au niveau personnel et au niveau collectif. La culture d’entreprise est aussi primordiale. Elle doit permettre la liberté de parole, et la levée des tabous sur le burnout.