Mener une communication interne multiculturelle implique de savoir ajuster ses contenus aux particularités des différentes zones d’implantation. Voici comment y parvenir.
La communication interne a vocation à s’adresser à la totalité des employés. Ses principaux défis consistent souvent à trouver la meilleure manière de les atteindre, en optimisant ses médias, ses contenus ou encore le calendrier des publications.
Mais les entreprises internationales doivent également répondre à un autre enjeu, tout aussi primordial : la communication interne multiculturelle. Car à chaque pays d’implantation correspond une langue, mais aussi des références culturelles et des manières particulières de communiquer. Il faut alors s’assurer que les contenus soient bien perçus, et compris, pour qu’ils puissent atteindre leur but.
Le défi de la communication interne multiculturelle
Les groupes internationaux disposent en général d’un département de communication interne structuré, avec des relais dans les différents pays ou sites. Ceux-ci produisent les informations locales, mais assurent aussi la bonne diffusion des contenus venant de la communication corporate, et qui concernent tous les salariés. Il s’agit surtout des grandes annonces et actualités stratégiques, mais aussi du journal interne par exemple. Et ces contenus ne peuvent pas être diffusés tels quels dans tous les sites.
Des relais locaux pour une communication globale efficace
Les communicants locaux doivent d’abord les faire traduire. Ils peuvent ainsi vérifier la qualité et la pertinence de la traduction. Mais ils s’assurent aussi, et surtout, que les contenus soient pertinents pour leur culture. Ils ajustent donc :
- les jeux de mots ou expressions idiomatiques
- les références culturelles, par exemple à des œuvres connues
- le choix des images, pour répondre aux habitudes locales
- mais aussi certaines tournures de phrases ou paragraphes.
Car selon les cultures, la manière d’aborder un sujet ne sera pas la même. Il faudra communiquer de manière plus ou moins directe, et certains angles seront à éviter.
Pour une communication interne efficace, il faut donc que les communicants corporate aient connaissance de ces différences culturelles. Organisez des points réguliers avec les relais locaux, par exemple une fois par an, afin de mieux comprendre quels sujets ont posé problème, et pourquoi.
Vers la « neutralité » culturelle des contenus corporate
Pour faciliter le travail des communicants locaux, les équipes corporate doivent alors s’efforcer de produire les contenus les plus « neutres » possibles. Il leur faut donc faire attention :
- à éviter les jeux de mots, blagues ou expressions imagées, qui ne seront peut-être pas traduisibles
- aux références historiques, même s’il s’agit de parler d’un jour férié dans un pays
- à bien préciser les titres et fonctions des personnes mentionnées dans les contenus (par exemple si une personnalité politique locale vient visiter un site de production)
En revanche, la mise en avant des valeurs de l’entreprise, ou la référence à ses dirigeants, permet de créer un référentiel culturel commun.
Structurer sa communication interne multiculturelle
Pour être efficaces, les communicants corporate ont alors besoin d’avoir une vue d’ensemble de la diversité culturelle qui existe au sein de l’entreprise. Il leur faut pour cela :
- dresser une liste des pays et sites d’implantation
- savoir combien de personnes y travaillent
- connaître la langue parlée sur chacun de ces sites, en prenant en compte les particularités régionales. Les Québécois, les Belges et les Français, par exemple, parlent la même langue, mais ils pourront comprendre certaines expressions de manière très différentes.
La traduction, un enjeu de cohésion
Ensuite, il convient d’allouer un budget pour la traduction à tous les communicants locaux. Car même si un site ne compte que 300 employés, vous ne pouvez ni les ignorer, ni vous contenter de leur envoyer des contenus en anglais. S’adresser à eux dans leur langue est un impératif pour entretenir leur engagement et leur motivation.
Il vous faut aussi déterminer quels médias vous allez utiliser. Est-ce que votre intranet peut supporter plusieurs langues ? Vaut-il mieux créer plusieurs versions de l’application interne ? Pensez aussi aux impacts sur la mise en page, notamment pour les alphabets autres que latin.
S’affranchir des biais culturels
Les communicants corporate produisent des contenus destinés à tous les salariés. Ils doivent donc prendre conscience de leurs propres biais culturels, pour mieux les corriger à l’avenir. Au fur et à mesure, ils parviendront plus facilement à éliminer les éléments pouvant prêter à confusion.
Mais il leur faut aussi veiller à la façon même dont ils choisissent leurs sujets. Car ils peuvent avoir tendance à privilégier les actualités de leur pays d’implantation. Or, elles n’intéresseront pas forcément les autres employés. De la même manière, un site qui n’apparaîtrait jamais dans la communication globale risque de se sentir mis à l’écart.
Attention donc à respecter une certaine variété dans le choix des sujets, afin que la communication interne reflète bien toute la diversité de l’entreprise.
Véritables chefs d’orchestre d’une communication interne aux multiples facettes, les communicants corporate doivent donc veiller à produire des contenus efficaces, et s’appuyer sur les relais locaux pour les transposer dans les différents pays d’implantation.